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Gri(smé)moire
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6 décembre 2009

De la révolution?

Quelles sont les conditions d'un effondrement de la Ve république?

Premièrement, l'anéantissement de la classe moyenne, écrasée par une crise économique majeure. Deuxièmement, la délégitimation de la classe politique. Troisièmement, l'absence de soutien de l'armée et de la police au régime, à l'instar de ce qui avait pu se produire à la fin de la IVe république.

La première condition n'est pas encore réalisée, mais on s'en rapproche grandement. Les dettes des banques ont été transférée à l'état. Il suffit, désormais, que le crédit de l'état disparaisse pour que disparaisse aussi la stabilité monétaire. Or, la zone Euro se porte mal.   L'écart entre l'économie financière, illusoirement optimiste, et l'économie réelle, étonnamment pessimiste, n'a jamais été aussi grand. L'espoir d'une reprise est une illusion, dans la mesure où la crise ouverte par la faillite de Lehman Brothers n'a pas permis la régulation internationale. La conséquence en est que les classes inférieures, en France, subissent, en tant qu'ils constituent selon la vulgate libérale la seule variable d'ajustement du marché, le chômage, lequel s'établit à 10% en théorie, à 25% en réalité. Les cadres moyens et les cadres supérieurs commencent d'éprouver, de leur côté, la constriction du marché de l'emploi.

La seconde condition, d'ordre politique, réside dans le constat de l'impasse, conjoncturelle et struturelle. La crise économique actuelle, conjoncturelle, met à nu le roi. Les marges de manoeuvre n'existent plus. Sur le plan économique, le président a laissé filer les déficits; mais cette politique ne peut être prolongée ad vitam aeternam. En outre, le crédit personnel du chef de l'état, qui s'est ridiculisé aux yeux de son propre clan par son népotisme autoritaire, n'est plus. Mais  il y a plus grave: la légitimité de la classe politique dans son ensemble est affaiblie. La droite se  perd dans une vaine propagande identitaire. La gauche, éclatée, s'avère incapable de proposer une véritable alternative. Structurellement, la classe politique républicaine est mise face à son échec. Elle a soutenu, contre le peuple, une politique européenne libérale. or, l'Europe a été  incapable de mener à bien des politiques communes protectrices. Le peuple avait refusé le TCE. cheval de Troie ultra-libéral. Il a été réintroduit par la bande au moyen du traité de Lisbonne. C'est ce divorce fondamental qui apparaît à la lumière de la crise économique actuelle, conséquence des politiques thatchéro-reaganiennes  mises en oeuvre, depuis 1983 en France au nom de l'Europe.

La troisième condition tend à se vérifier. La politique du chiffre est contestée par les policiers, harassés, exaspérés. De son côté, l'armée, bafouée dans son engagement en Afghanistan, s'interroge sur la légitimité des ordres qui lui ont été donnés.

La chute du régime est bien plus proche qu'on ne le pense, donc. Faut - il le souhaiter? Nous ne le pensons pas. Tout est possible, surtout le pire, désormais.

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